Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/17

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seaux qui m’arrive à travers la mer ; j’ouvre ma fenêtre. Ma fenêtre à moi, c’est mon âme.

Je vous remercie. Je vous dois de nobles heures. Vous êtes de la Légion ; vous êtes Esprit.

Tant que de généreux talents comme le vôtre protesteront, tant que les strophes inspirées sortiront du cœur toujours jeune des poëtes, la France restera la France, et il y aura de la lumière dans notre siècle.

Idéal et Liberté, tel est notre cri.

Je vous envoie, moi le vieux solitaire, mon applaudissement heureux et cordial.

Victor Hugo[1].


À François-Victor[2].


H.-H., 9 février.

Voici, mon Victor, à ton ordre sur Mallet frères une traite de 600 fr. en compte pour les dépenses de la maison de Bruxelles. Magarita est une faute d’impression. Le titre est Margarita[3] (la perle). Je ne puis répondre encore aux questions de M. A. Lacroix. Les échéances du 1er mars, et même du 1er avril, me paraissent trop rapprochées pour que je sois prêt à une publication. J’y verrai un peu plus clair dans quelque temps. La table du Livre Paris est supérieurement composée et il faut féliciter M. Ulbach. Cependant voici des noms que j’y voudrais pour toutes les raisons à la fois, talents et sympathies (ci-inclus la liste). Je regrette extrêmement, et de plus en plus, l’abstention de Charles. J’ai reçu ton tome II des Apocryphes. J’en ai lu la préface qui est magistrale, comme toutes tes autres introductions. J’ai donné le volume à M. Kesler, qui rend compte de ton œuvre dans le Daily News et la Revue Trimestrielle (si M. Van Bemmel veut). Tu me remplaceras mon exemplaire. Votre mère compte nous quitter fin février, et vous l’aurez dans les premiers jours de mars. Nous sommes heureux que le petit bonhomme ou la petite bonne femme commence la vie par une danse dans le ventre de sa mère. C’est de bon augure. Je n’ai pas reçu encore avis du dividende mars 1867 de la Banque nationale. Ce boni viendrait à point pour m’aider à combler mon déficit, car je suis fort arriéré et fort endetté. Depuis septembre (ce mois qui a mangé 8 000 fr.) je n’ai reçu que le maigre semestre des consolidés anglais et les 4 000 de Hetzel. Les Italiens continuent à ne

  1. Mondain-Monval. — Victor Hugo et François Coppé. Revue Hebdomadaire, 4 juin 1910.
  2. Inédite.
  3. titre de la première partie des Deux Trouvailles de Gallus, publiées en 1881, dans les Quatre Vents de l’Esprit.