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répondu. Je fais mieux aujourd’hui, j’arrive. Pourtant, un gros vent sud-ouest souffle, et nous ne pouvons aborder Guernesey que le 26 (mercredi).

Tu peux préparer pour ce jour-là les divers arcs de triomphe dont tu disposes, les harangues, les clefs de Hauteville sur un plat d’or massif, les agenouillements de la chatte et de son petit, et les vers latins que je te prie de faire en mon honneur.

J’espère que le vent se calmera. La traversée d’Ostende, excellente pendant quatre heures, a été affreuse à la fin. Je t’embrasse sur tes deux bonnes joues.


1870.


À François Coppée.


H.-H., 10 janvier 1870.

Mon jeune et cher confrère, j’ai reçu, de votre part, je crois, votre beau poëme des Forgerons[1]. Comme philosophe et comme démocrate, je n’en puis accepter le point de vue ; mais, comme poëte, j’applaudis, avec tout le public charmé, à tant de vers fermes, vigoureux et pathétiques.

Continuez vos grands succès ; vous finirez, je l’espère, par vous tourner tout à fait, comme moi-même, du côté du peuple. Le vrai est là.

Quant au beau, vous savez où le trouver.

Recevez mon bien cordial serrement de main.

Victor Hugo[2].


À Auguste Vacquerie.


H.-H., 20 janvier.

Si je vous remerciais, je vous écrirais toutes les semaines, si je vous félicitais, je vous écrirais tous les jours. Pourtant je veux vous dire qu’en rappelant un de mes discours dans un de vos plus beaux articles, vous m’avez charmé. Quelle belle guerre vous faites dans le Rappel. Une page de vous, c’est la vérité en pleine lumière, on ne sait quoi d’ironique et de fier dans la plénitude du bon sens supérieur, c’est de la haute politique et de la haute raison. Vous devriez peut-être dire un mot (affectueux) à Paul Foucher. Le Rappel, radical en politique avec vous, est doctrinaire avec lui en littérature. Gustave Planche un critique intelligent ! À quand Sarcey ? — Paul

  1. La Grève des forgerons, publiée fin 1869.
  2. Archives de la famille de Victor Hugo.