Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/35

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Mon Charles, je profite de ce blanc pour te dire un mot de joie. Je suis heureux que ma première à Georges[1] vous ait émus. Elle est venue du plus profond de mon cœur. J’embrasse la charmante mère, vaillante nourrice.

Je vous serre tous pêle-mêle dans mes vieux bras. Désires-tu que j’écrive un mot à notre cher Laussedat ?[2]


À François-Victor[3].


H.-H., 16 avril

Mon Victor, lis cette lettre[4]. Elle t’expliquera mon envoi. J’ai dû céder. Mais, la préface livrée, je n’en lirai pas moins le deuxième volume avec l’attention la plus sérieuse. Tu es sur le terrain, et vous, de la place des Barricades, vous jugez mieux que moi la situation. Si elle a en effet l’urgence qu’indique Paul Meurice, remets ceci à M. Lacroix. C’est le manuscrit des trois, premières parties de la Préface, laquelle en a cinq. Je t’envoie I. l’Avenir. — II. le Passé. — III. Suprématie de Paris. Il reste à t’envoyer les deux dernières : — IV. Fonction de Paris. — V. Déclaration de Paix. — J’ai fait beaucoup de coupures de prudence çà et là, et je crois qu’il n’y a plus rien de dangereux. Charles ayant à s’occuper de son bébé, je ne veux pas le surcharger de mon bébé à moi, qui est cette préface. Pourtant je serai charmé qu’il puisse y jeter aussi un regard, et me dire son avis sur les questions de risque (je n’en vois plus).

M. Lacroix devra faire épreuve dans la justification dont tu lui remettras le spécimen ci-joint (me le renvoyer, il est pris dans mon exemplaire des Misérables). L’intervalle pour les grandes divisions à titre doit être de cinq lignes. Je consens de moi-même à ce qu’il ne soit que de trois lignes pour les petites divisions intérieures (chiffres rouges).

Tendre embrassement. J’embrasse ta chère mère et la gracieuse et vaillante nourrice Alice.

Un mot encore. — Je t’enverrai la fin demain ou après-demain. S’il n’y avait pas l’urgence expliquée par Meurice, tu garderais tout en dépôt, et tu m’écrirais. S’il y a urgence, remets à M. Lacroix que je désire aider dans sa hâte en me pressant aussi.

Est-ce que Henri Rochefort et Pierre Véron ne sont plus du livre ? Ce serait bien fâcheux[5].

  1. Voir page 21.
  2. Le docteur Laussedat avait soigne Mme Charles Hugo dans ses couches.
  3. Inédite.
  4. Lettre de Paul Maurice qui demande instamment à Victor Hugo d’envoyer la préface de Paris-Guide dont le premier volume « pourrait paraître dans dix jours ». — La lettre à François -Victor est écrite sur une place restée libre de la lettre de Paul Meurice.
  5. Bibliothèque Nationale.