Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/351

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est certain, d’un autre côté, il y aurait inconvénient pour le livre. Pesez, et décidez.

Je suis sûr de bien finir cette année et de bien commencer l’autre, car je lirai votre Jeanne d’Arc. C’est beau, doux et grand.

Tuus[1].


À Monsieur Rioffrey,
Secrétaire général du Comité de protection artistique
de la forêt de Fontainebleau.


[Décembre 1872.]

Vous avez raison de compter sur mon adhésion.

Il faut absolument sauver la forêt de Fontainebleau. Dans une telle création de la nature, le bûcheron est un vandale. Un arbre est un édifice ; une forêt est une cité, et entre toutes les forêts, la forêt de Fontainebleau est un monument. Ce que les siècles ont construit, les hommes ne doivent pas le détruire.

Je vous envoie bien cordialement ma signature.

Victor Hugo[2].


1873.


À Auguste Vacquerie[3].


H.-H., 3 janvier.

Ô cher Auguste, le triomphateur, c’est vous. Le beau livre, c’est le vôtre. Je rêve, je travaille, et je vous lis, voilà comment je fais pour me passer de vous ; j’ai un bon moyen de supporter votre absence, j’ai découvert que vous étiez présent dans votre livre. Présence réelle, celle-là. Cependant, en disant ceci, je fais bonne mine à mauvais jeu. Au fond, je suis triste. Si je vous manque un peu, vous me manquez beaucoup. Paris d’ailleurs n’est remplacé par rien, pas même par l’océan. Ce qui me cloue ici, c’est la nécessité de ne pas m’en aller de cette vie sans avoir fait tout mon devoir, et complété mon œuvre le plus possible. Un mois de travail ici

  1. Toute la Lyre. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. La Renaissance littéraire, 7 décembre 1872. — La Renaissance littéraire avait pour rédacteur en chef Émile Blémont et pour directeur-gérant Jean Aicard.
  3. Inédite.