Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À Auguste Vacquerie[1]


H.-H., 9 juin 1873.

Cher Auguste, il y a douze ans, dans ce même mois des fleurs, le matin du 30 juin, si j’ai bonne mémoire, je vous annonçais que je venais, dans la matinée même, de finir les Misérables. Le soir de ce jour 30 juin, un phénomène prédit par vous dans le mémorable livre Profils et Grimaces, éclatait là-haut au-dessus de nos têtes. Aujourd’hui, il n’y aura pas de phénomène en haut, ni en bas non plus ; seulement, comme le 30 juin 1861 je vous annonçais que je venais d’achever les Misérables, aujourd’hui 9 juin 1873, je vous annonce que je viens de terminer le livre commencé il y a six mois, Quatrevingt-treize. Je tiens à maintenir cette habitude, et mon esprit, quand il accouche, envoie une lettre de faire-part à votre esprit.

Ce livre aura pour titre :

QUATREVINGT-TREIZE
Première série. — La Guerre civile.

Voici ma lettre de faire-part envoyée. Il me reste à vous dire que tout ce que vous écrivez fait ma joie, et souvent ma consolation. Je suis profondément votre ami.

V. H.

Ce n’est en effet que la première partie d’un Tout qui serait colossal si j’avais le temps de le réaliser, mais je ne l’aurai pas.

Enfin, ceci sera toujours fait.

Mes hommages à Mesdames Lefèvre. Si vous veniez ici cet été, je vous en lirais[2].


À François-Victor.


H.-H., 9 juin 1873.
Mon bien-aimé Victor,

Je tiens à t’annoncer la mise au monde d’un nouveau frère que tu as dans l’ordre idéal, c’est-à-dire d’un livre de moi. J’ai fini ce matin le livre Quatrevingt-treize, commencé le 16 décembre. Ce n’est qu’un premier récit, la Guerre civile (cela peint la Vendée), le reste suivra pour peu que j’aie encore un peu de temps devant moi.

Je t’écris cela pour que tu te dépêches de venir, car si tu étais ici, je crois

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.