Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de tirer sur vous les 2 450 francs fin juin, comme c’est convenu, je désire savoir si cela ne vous cause aucun embarras ; dans ce cas-là, je renverrais le paiement à fin Juillet.

Si fin juin vous est indifférent, ne me répondez pas. Cette lettre vous arrivera après-demain 20 juin jeudi, j’attendrai jusqu’au lundi 24, et si le lundi, je n’ai pas de lettre de vous, j’enverrai la traite pour fin juin.

Si vous préférez fin juillet, ce que je vous offre de tout mon cœur, écrivez-moi courrier par courrier. J’aurai votre réponse samedi.

Pour plus de sûreté, j’attendrai avant de faire la traite fin juin jusqu’au mardi 25.

Je suis heureux de toutes les occasions de vous témoigner ma cordialité et je vous envoie mes plus affectueux compliments.

Victor H.[1]


À Jean Aicard[2].


Hauteville-House, 19 juin.

Vos Jeunes croyances ont la grâce et la force d’avril. Rien n’est plus puissant que l’aurore. Elle a en elle le jet du jour irrésistible.

Ainsi votre avenir naîtra de votre poésie. Courage ! vous avez le culte de l’art sévère ; vous avez le rhythme, la strophe, l’idée ; plus la conscience. Le poëte qui est en vous sent qu’il n’y a pas d’idéal sans liberté, ni d’art sans peuple. Art, liberté, idéal, se fondent en ce seul mot : lumière.

Le poëte doit croire, aimer, vouloir. Sa volonté le mène au progrès, son amour à la vie, sa foi à l’infini. Toute poésie est là depuis la poésie de la cité jusqu’à la poésie du ciel.

L’aube de ces hautes inspirations est dans votre noble et charmant livre. Je vous remercie, poëte.

Victor Hugo[3].


À Paul Meurice.


Hauteville-House, 20 juin.

La France, vous le savez, a trouvé mon silence regrettable et m’a sollicité pour Maximilien. La Guéronnière[4], c’est presque l’empereur. Donc j’ai écrit

  1. Collection Louis Barthou.— Paris. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Inédite.
  3. Communiquée par M. Léon de Saint-Valery.
  4. Fondateur du journal la France et rallié à l’empire.