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Arrivé à Dieppe à 7 heures du soir. Hôtel du nord. Dîné et couché. (Force puces.)


15 septembre. — Revu Beauvais, inconnu et admirable.


16 septembre. — Parti à midi. Il y a à Beauvais une maison en charpente. Les intervalles remplis de faïences peintes et de poteries les plus curieuses du monde ; lors du siège de la ville par Charles le Téméraire (1472) un boulet traversa les grandes verrières de la cathédrale et tomba aux pieds des chanoines. Le passage du boulet est marqué par des verres bleus. Un autre boulet en fonte s’incrusta dans le mur d’une vieille maison où il est encore visible. Entre Beauvais et Clermont, j’ai lu ce vers charbonné sur la porte d’une chaumière :

Guillot et son mulet, c’est la même personne.

À Clermont, l’église et la vieille porte de Nointel sont criblées des boulets et des mitrailles de Charles le Téméraire. J’y ai vu affiché pour le même dimanche soir 16 7bre, au profit des pauvres, Napoléon II ou Les deux destinées, scène par Victor Hugo, jouée par M. Gustave, amateur.

Une prisonnière se peignait et lissait ses cheveux derrière les barreaux de la prison. (Il y a à Clermont une maison centrale pour femmes.)


17 septembre. — Parti pour Saint-Leu à une heure 1/2 par le chemin de fer[1]

  1. La famille de Victor Hugo habitait alors Saint-Leu-Taverny.