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POST-SCRIPTUM DE MA VIE.
acte troisième.
Invitus.
acte quatrième.
Invitam.
acte cinquième.
Dimisit.

Exposition : Titm reginam Berenicem, nœud : invitus invitam, dénouement dimisit. — J’aime mieux la tragédie de Tacite que celle de Racine.


Il y a toujours dans les œuvres de l’esprit, surtout dans celles qui exigent un certain arrangement et une certaine construction, les poëmes dramatiques par exemple, des parties qui sont destinées à vieillir et qui vieillissent. Ce sont ces formes, toujours passagères et nécessairement un peu convenues, qui tiennent plus particulièrement au goût régnant, à la mode du jour, à l’esprit du temps, influences utiles qui datent une œuvre et auxquelles le vrai génie ne peut, ni ne doit, ni ne veut se dérober entièrement. On peut donc dire de toutes les productions de l’esprit humain, même des plus sublimes, qu’elles vieillissent. Seulement, quand il n’y a dans un ouvrage ni style, ni pensée, cela devient vieux. Quand il y a poésie, philosophie, beau langage, observation de l’homme, étude de la nature, inspiration et grandeur, cela devient antique.

[1840-1844.]

Le théâtre n’est pas le pays du réel : il y a des arbres de carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l’or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous terre.

C’est le pays du vrai : il y a des cœurs humains sur la scène, des cœurs humains dans la coulisse, des cœurs humains dans la salle.

[1830-1832.]