Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/25

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1824[1].


Voici de nouvelles preuves pour ou contre le système de composition lyrique indiqué ailleurs[2] par l’auteur de ces Odes. Ce n’est pas sans une défiance extrême qu’il les présente à l’examen des gens de goût ; car, s’il croit à des théories nées d’études consciencieuses et de méditations assidues, d’un autre côté, il croit fort peu à son talent. Il prie donc les hommes éclairés de vouloir bien ne pas étendre jusqu’à ses principes littéraires l’arrêt qu’ils seront sans doute fondés à prononcer contre ses essais poétiques. Aristote n’est-il pas innocent des tragédies de l’abbé d’Aubignac ?

Cependant, malgré son obscurité, il a déjà eu la douleur de voir ses principes littéraires, qu’il croyait irréprochables, calomniés ou du moins mal interprétés. C’est ce qui le détermine aujourd’hui à fortifier cette publication nouvelle d’une déclaration simple et loyale, laquelle le mette à l’abri de tout soupçon d’hérésie dans la querelle qui divise aujourd’hui le public lettré. Il y a maintenant deux partis dans la littérature comme dans l’état ; et la guerre poétique ne paraît pas devoir être moins acharnée que la guerre sociale n’est furieuse. Les deux camps semblent plus impatients de combattre que de

  1. Édition originale des Nouvelles Odes. (Note de l’éditeur.)
  2. Voyez la note placée en tête du premier volume d’Odes, à partir de la deuxième édition. (Note de l’édition de 1824.)