Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/506

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LES DEUX AGES[1]

IDYLLE.

LE VIEILLARD.
Ô mon fils, où cours-tu ?

LE JEUNE HOMME.
                                      Vers les bosquets de Gnide
J’ose en secret suivre les pas
D’une vierge aimable et timide :
Par pitié, ne me retiens pas.

LE VIEILLARD.
Jeune Homme, crains Vénus : son sourire est perfide,
Minerve par ma voix t’offre ici son égide
Contre ses dangereux appas.
 
LE JEUNE HOMME.
Qu’importe la sagesse à mon âme enivrée !
La ceinture de Cythérée
Vaut bien l’égide de Pallas.

LE VIEILLARD.
Redoute un sexe ingrat : mon fils, tu dois m’en croire.
Vole plutôt au Pinde illustrer ta mémoire.

LE JEUNE HOMME,
Le Pinde et ses sentiers déjà me sont connus,

LE VIEILLARD.
Apollon n’aime que la Gloire.

  1. Poésie publiée d’abord dans le Conservateur littéraire en 1820 puis sous le titre : IDYLLE, en 1812, dans Odes et Poésies diverses. (Note de l'éditeur.)