Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/131

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Je m’appelle Bouteille-à-l’encre ;
Je suis métaphysicien.

« Ton front fait du tort à ton ventre.
Je viens te dire le fin mot
De tous ces livres où l’on entre
Jocrisse et d’où l’on sort grimaud.

« Amuse-toi. Sois jeune, et digne
De l’aurore et des fleurs. Isis
Ne donnait pas d’autre consigne
Aux sages que l’ombre a moisis.

« Un verre de vin sans litharge
Vaut mieux, quand l’homme le boit pur,
Que tous ces tomes dont la charge
Ennuie énormément ton mur.

« Une bamboche à la Chaumière,
D’où l’on éloigne avec soin l’eau,
Contient cent fois plus de lumière
Que Longin traduit par Boileau.

« Hermès avec sa bandelette
Occupe ton cœur grave et noir ;
Bacon est le livre où s’allaite
Ton esprit, marmot du savoir.

« Si Ninette, la giletière,
Veut la bandelette d’Hermès
Pour s’en faire une jarretière,
Donne-la-lui sans dire mais.

« Si Fanchette ou Landerirette
Prend dans ton Bacon radieux
Du papier pour sa cigarette,
Fils des muses, rends grâce aux dieux.