Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GUNICH.

Avec son père. Seule en ce burg ! Sans famille.

LE DUC GALLUS.

Elle a tous les attraits, me dis-tu.

GUNICH, saluant.

Elle a tous les attraits, me dis-tu. Réunis.

LE DUC GALLUS.

Le plus beau des oiseaux dans le plus laid des nids !

Regardant dans la salle.

Personne.

Il frappe du pied sur le pavé et heurte le marteau sur la porte.

Personne. On ne vient pas. — Entrons.

Ils avancent de quelques pas. Il hausse la voix et appelle.

Personne. On ne vient pas. — Entrons. À la boutique !

Silence et solitude dans le burg.
Le duc Gallus regarde de toutes parts si personne ne paraît.
Gunich le suit jusque sur le devant du théâtre.
GUNICH.

Souffrez que je vous parle un moment politique.
Altesse, en attendant, votre neveu grandit.

LE DUC GALLUS.

Il ne me gêne point, puisqu’il reste inédit.

GUNICH.

Ces complications sont fâcheuses en somme.
Moi, j’eusse, monseigneur, supprimé le jeune homme.
Tout ou rien. Pourquoi faire une chose à demi ?

LE DUC GALLUS.

Et l’adoucissement des mœurs, mon cher ami !
On prend une couronne, et l’on n’est pas hostile.
Mon frère laisse un fils. Tuer l’enfant ! vieux style.