Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/162

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NELLA, se dépêchant.

Mon père va rentrer.

LE DUC GALLUS, à Gunich.

Mon père va rentrer. Laisse-nous. Herborise.

Gunich fait une nouvelle révérence au dos de Nella, et sort.



SCÈNE III.
LE DUC GALLUS, NELLA.
LE DUC GALLUS, s’avançant et saluant.

Madame… —

Nella se retourne et le regarde.
Madame… — À part.

Madame… — Elle a grand air. Elle n’est pas surprise.

Haut à Nella.

Je suis un voyageur qui passe. S’il vous plaît,
Pourrait-on ici boire une tasse de lait ?
En payant ?

NELLA.

En payant ? Sans payer. Oui, monsieur.

Elle verse du lait dans un gobelet.
Le duc s’assied sur une des deux chaises, et boit une gorgée de lait. Nella va et vient dans la salle, rangeant les meubles et serrant du linge dans les bahuts sans s’occuper de lui.
LE DUC GALLUS, lorgnant la masure.

En payant ? Sans payer. Oui, monsieur. Pierre et briques.
Édifice à classer parmi les historiques.

Lorgnant la fille.

— Vingt ans. De trop grands yeux, et de trop petits pieds.

Revenant à l’inspection du logis.

— Des ancêtres cassés. Des preux estropiés.
Force héros sans nez, perdus dans les décombres.
Ce mélange imposant de Charlemagnes sombres,