Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’œil de Dieu reste ouvert dans l’ombre de mon âme.

Le duc veut parler. Elle lui impose silence du geste.

Je comprends. Une fille est chez un paysan.
On se dit : Allons-y.

On se dit : Allons-y. Elle lui montre la porte.

On se dit : Allons-y. C’est bien. Allez-vous-en.

Le duc se lève.

On n’entre pas ici par une ligne courbe.
Ah ! je sais distinguer le cœur vrai du cœur fourbe.
L’ange et le tentateur n’ont pas la même voix ;
Le loup n’est pas le chien fidèle ; et dans les bois
Le chant du rossignol n’est pas le cri du merle.

LE DUC GALLUS

Je cherche un grain de mil, et je trouve une perle.
Attrapé.

NELLA.

Attrapé. Sortez.

LE DUC GALLUS

Attrapé. Sortez. Mais…

Attrapé. Sortez. Mais… À part.

Attrapé. Sortez. Mais… Je suis chassé !

Entre George par la brèche, essoufflé, sans voir le duc.



SCÈNE IV.
Les Mêmes, GEORGE, puis le baron D’HOLBURG.
GEORGE.

Attrapé. Sortez. Mais… Je suis chassé ! J’accours.
C’est moi. Pour peu d’instants, et des instants bien courts !
J’en profite. Je viens. Ah ! loin de vous, que faire ?
Puis-je entrer ?

NELLA, à part.

Puis-je entrer ? Grand Dieu ! George ! et cet homme !

Le baron d’Holburg paraît à la porte du fond ; vieux, en habit de soldat, avec une souquenille de laboureur.