Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/227

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GALLUS.

Bel écrin ! Je ne sais qui me l’envoie. Un pauvre
Évidemment. Écrin médiocre, et fané.

ZABETH.

Vous le trouveriez beau si vous l’aviez donné.

LE MARQUIS DE COCHEFILET, à Zabeth.

À propos, des hautbois dans un parc, c’est classique,
Les jardins d’aujourd’hui sont faits pour la musique,
J’aime les violons dans les bois, et l’écho
Des cors de chasse au fond des grottes rococo.
Vous offre-t-on toujours une aubade ?

ZABETH.

Vous offre-t-on toujours une aubade ? Oui.

GALLUS.

Vous offre-t-on toujours une aubade ? Oui. C’est fade.
Je ne sais de qui peut vous venir cette aubade.
C’était joli jadis, mais la mode en passa.

ZABETH.

Si c’était de vous, duc, vous ne diriez pas ça.

GUNICH, à part, observant Gallus.

Il a bien dépisté Zabeth.

ZABETH.

Il a bien dépisté Zabeth. Moi, je déclare
Ces fleurs belles, ces vers charmants, cet écrin rare.
L’aubade, comme un chant des anges affaibli,
Me berce, et le matin m’apporte un peu d’oubli.
C’est anonyme. Soit. Moi, pour ne rien vous taire,
Si je savais qui m’offre, avec tant de mystère,
Tant de galanterie, oui, je pourrais…

GALLUS.

Tant de galanterie, oui, je pourrais… Eh bien ?