Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/417

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Une étape après l’autre. Après un pas, un pas.
Dans sa course qui met en feu son auréole,
Le Progrès n’a pas peur d’entrer, lui qui s’envole,
Chez ce monstre divin, la Révolution.
Il lui prend un éclair et lui donne un rayon ;
Car il le peut, ses yeux étant faits de lumière ;
Puis il sort de la haute et grondante tanière ;
Et son attention est toute désormais
Sur ce grand but, plus pur que les plus blancs sommets,
Plus lointain que la nue à l’horizon perdue :
La Paix, clarté visible à travers l’étendue,
L’Harmonie, attirant vers elle l’élément,
L’Amour, prodigieux et chaud rayonnement.

L’aigle de la montagne est rentré dans son aire ;
Il a fait en passant sa visite au tonnerre ;
Maintenant, l’œil fixé sur l’abîme vermeil,
Calme, il rêve au moyen d’atteindre le soleil.


20 avril 1870.