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LE MANUSCRIT.

l’idée première, développée ensuite dans le manuscrit et modifiée par les nombreuses variantes.


LE LIVRE SATIRIQUE.

Je vis les quatre vents passer…


Page 4.

Il rassure les
Il parle bas aux saints pensifs au fond des grottes…

La pensée est un aigle à quatre ailes…
Elle a sur elle, ayant à remuer les flots
Elle a sur elle, en hutte aux colères des flots,
Farouche, elle a sur elle, en

Le génie a sur lui, dans sa guerre aux fléaux…

En quatre pas, il peut aller d’un bout à l’autre
De la pensée
De l’art sublime, ainsi que vous de l’horizon…

Car souvent la sagesse est semblable au délire
Sa sagesse et la vôtre ont un air de délire.




Page 5.

Ô toi qui luis ! ô toi qui des mondes maudits
Ô toi qui luis ! ô toi qui des frais
Ô toi qui luis ! ô toi qui des bleus
Ô toi qui luis ! ô toi qui des clairs paradis
Ou des mondes bénis
Ou des sombres
Ou des hideux enfers portes la torche énorme…



Page 6.

L’antique poésie avec ses quatre fronts,
Homère, Job
Orphée, Homère, Eschyle et Juvénal, t’égale.

Et Némésis… elle est la multiple
Et Némésis …elle est l’éternelle harmonie
Qui, farouche
Qui, sauvage et joyeuse, allant de l’antre au nid,
Commencée en chanson
Commencée en idylle, en tonnerre finit.

Rayon, verbe, elle est douce aux peuples
Rayon, verbe, elle est douce aux hommes asservis,
Donne à ces noirs passants de l’ombre
Donne à tous les passants, peuple ou roi,
Donne aux passants, tyrans ou peuples, des avis…

I. Inde iræ.


Page 11.

Il chantait, il rugit ; il louait, il conspue.
Ce qui bénissait mord ; ce qui louait conspue…

Archiloque, Agrippa d’Aubigné, rêveurs fauves,
De là naissent les grands vengeurs, les rêveurs fauves.