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LE MANUSCRIT.


Page 50.

Non l’élargissement des mornes cimetières,
N’est pas le but. Marchons, reculons les frontières
Ô jeunes nations, n’est pas ce qu’il nous faut.
De la vie. Ô mon siècle, allons toujours plus haut !
En avant !
Liberté !
Grandissons !

Ce sombre étal
Cet écueil
Cet îlot noir qu’assiège et que bat de ses houles…

XVIII. Jolies femmes.


Page 52.

Il faut un glaive au prince, il faut au peuple un mors.
Si Paris bouge, il faut des canons plein les forts.

XIX. Cent mille hommes, criblés d’obus et de mitraille…
(Autre titre : lesurque.)


Page 53.

Comme on tombe à Wagram
Comme on tombe à Fleurus, comme on tombe à Lodi…

Morts dans un tourbillon d’événements sublimes
Et fiers, d’où prend son vol l’immense Liberté
D’où prend son vol la fière et sainte
D’où prend son vol la fière et blanche Liberté…

Fragment isolé :

Condamnations imméritées.

[Malheur à la justice abdiquant sa tutelle !
Oui, malheur aux états où la démence est telle,
Où le droit vénérable est à ce point terni
Qu’on y commet ce crime, un innocent puni !]

XX. La hache ? Non. Jamais. Je n’en veux pour personne…
(Autres titres : le philosophe. — le père.)


Page 54.

Voici le peuple avec son épouse l’idée ;
La hache ? Non, jamais. Je n’en veux pour personne.
Voici la populace avec son accordée
Pas même pour ce czar devant qui je frissonne,
La guillotine ; eh bien, je choisis l’idéal…[1]
Pas même pour ce monstre à lui-même fatal…

Devant la conscience, auguste cour
Devant l’esprit humain, suprême cour d’assises,
Saint prétoire, éternel et sacré
Saint prétoire, infaillible et grave tribunal…

  1. Ces trois vers, formant variante ici, ont été publiés dans le Prologue de l’Année terrible.