Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/304

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Ô Grèce! ô Périclès! jours fiers! âge splendide!
Pindare d'un côté, de l'autre Thucydide;
L'idéal du réel devenait le vrai nom,
Et Phidias sculptait le mur du Parthénon;
Hippocrate tâtait le pouls de Démosthènes;
Les peuples s'abreuvaient. de lumière aux fontaines
Qu'on nomme Apollodore, Euripide, Platon;
Le dur Solon, levant sur Thespis son-bâton,
Était mort, et Socrate ôtait les dieux à l'homme;
Athènes vaguement semblait éveiller Rome
Qui répondait dù fond de l'ombre à son appel, -
Et les perses étaient chassés de l'Archipel!
Qui donc a dit: La France tombe!
Demain, on verra tout à coup
La grande pierre de sa tombe
Se lever lentement debout.

Oui, demain, oui, l'heure est prochaine.
Voyez. Elle se dresse, ayant
Dans ses deux poings où pend sa chaîne,
Un tronçon d'épée effrayant.

Oui, l'avenir nous le ramene,
Ce puissant glaive où Dieu clément
A remplacé la lame humaine
Par le céleste flamboiement.
Oh! souhaitons la bienvenue
A ce glaive prodigieux!
Qu'il nous fasse voir dans la nue
Le groupe étoilé des aïeux!