Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La justice est un pont qu’on passe avec péage ;
Quand les Commùniqués pleuvent, c’est un nuage
De vérités qui crève, et, nôn sans quelque ennui,
Le journal se secoue, arrosé malgré lui ;
L’honneur, qui pour bien vivre a plus d’une recette,
Est un fils que Tartuffe eut jadis de Macette
Quant à la probité, c’est une bague au doigt ;
Ayez cet ornement, si bon vous semble. On voit
Le temps qu’il fait au juge ainsi qu’au baromètre.
Tout ce qu’un crime ’peut au bon ordre promettre,
L’empire l’a tenu. Le peuple est au repos ;
Les’Turennes manquant, on a des chassepots ;
Tout rit. L’esprit humain est las ; l’armée.est.forte.

 II

Lui, règne.
,Mais Dieu dit : Le châtiment m’importe.
Nous l’aurons.

Vous l’avez. -Que vous faut-il de plus ?
Quoi donc ! ne voit-on pas commencer le reflux ?
Hier triste, Aujourd’hui lugubre, et Demain pire.
Derrière ce châssis mal peint qu’on nomme empire,
Les ténèbres ; un puits d’ignorance, un cachot
D’opprobre, en bas la faim, la banqueroute en haut,
Paphos pourrie offerte à ceux qui rêvaient Sparte,
Deuil, cendre, et tout au fond l’accusé Bonaparte ;
Si Won tâche de voir un peu l’autre côté
Du triomphe, et l’envers de la prospérité,
On aperçoit cela. Que vous faut-il encore ?
Le hibou ne croasse et Troplong ne pérore
Que la nuit. La nuit sourde est leur milieu joyeux.
Donc il fait nuit. Voyez la lueur de leurs yeux.
Sans doute on parle fort dans-les régions hautes
Des succès qu’on remporte, ici, là, sur ces côtes,