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SE PRÉOCCUPER DES FONDS OBSCURS.

il faut un fourneau fait exprès, un pot à trois compartiments pour les différents degrés de force que doit avoir la colle selon qu’on l’emploie pour le bois, le papier ou les étoffes, un trancher pour couper le carton, un moule pour l’ajuster, un marteau pour clouer les aciers, des pinceaux, le diable, est-ce que je sais, moi ? et tout cela pour gagner quatre sous par jour ! et on travaille quatorze heures ! et chaque boîte passe treize fois dans les mains de l’ouvrière ! et mouiller le papier ! et ne rien tacher ! et tenir la colle chaude ! le diable, je vous dis ! quatre sous par jour ! comment voulez-vous qu’on vive ?

Tout en parlant, Jondrette ne regardait pas M. Leblanc qui l’observait. L’œil de M. Leblanc était fixé sur Jondrette et l’œil de Jondrette sur la porte. L’attention haletante de Marius allait de l’un à l’autre. M. Leblanc paraissait se demander : Est-ce un idiot ? Jondrette répéta deux ou trois fois avec toutes sortes d’inflexions variées dans le genre traînant et suppliant : Je n’ai plus qu’à me jeter à la rivière ! j’ai descendu l’autre jour trois marches pour cela du côté du pont d’Austerlitz !

Tout à coup sa prunelle éteinte s’illumina d’un flamboiement hideux, ce petit homme se dressa et devint effrayant, il fit un pas vers M. Leblanc et lui cria d’une voix tonnante :

— Il ne s’agit pas de tout cela ! me reconnaissez-vous ?