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LE MANUSCRIT DES MISÉRABLES.

Nous reparlerons en temps utile de cette note. En voici une autre, assez énigmatique, au verso du titre :

T. exagérait E., et pour commencer, il était roux. Il se méprenait sur la rare élégance personnelle d’E., et, croyant que tout le secret était de se bien mettre, il avait un tailleur excellent. Il ne s’apercevait point qu’Enjolras, très négligé dans sa toilette, ayant pour cravate un foulard, noué…, était singulièrement beau. T. était un mirliflore, E. était un éphèbe.

T. signifierait-il Thomas, le premier nom de Marius ? quel singulier caractère, et combien il diffère du portrait définitif !


Feuillet 744. — I. Un groupe qui a failli devenir historique.

À la nomenclature des Amis de l’A B C, Feuilly n’est pas cité dans le manuscrit.


Feuillet 755. — Au haut de cette page, deux notes rayées :


Page à intercaler.

Revoir la page où Thomas se réfugie chez Courfeyrac.


Ce feuillet contenant le portrait de Bahorel (sur le manuscrit Bahorel) doit être antérieur à l’intercalation du livre Les amis de l’A B C. Il paraît, d’après la deuxième note citée plus haut, avoir été écrit pour donner un portrait de l’ami chez lequel Thomas se réfugiait. En effet, le nom de Bahorel est écrit partout dans cette page en surcharge à celui de Courfeyrac. Le bas du feuillet est biffé ; il contient les portraits très résumés des jeunes gens avec quelques modifications :


Autour de Courfeyrac, qui avait toutes les qualités d’un centre, la rondeur et le rayonnement, se groupaient plusieurs jeunes gens qui, comme on le verra plus tard, avaient en outre un autre lien ; Combeferre, qui faisait des vers, qui était tendre, élégiaque et en même temps résolu, aujourd’hui rêveur, demain rageur ; Joly, dit Jolllly, Grantaire qui signait de ce rébus R, Enjolras, froid, fanatique et triste avec un teint de femme, un sourire de vierge et les plus doux yeux bleus qu’il y éût au monde ; enfin Lègle, ou Laigle, qui était de Meaux et qu’on appelait Bossuet. Excepté Bossuet, tous étaient du midi.

Une note de travail, sorte de plan du livre IV, résume le chapitre ii et le fond avec le reste du livre. Dans ce brouillon, la présentation de Marius suivait immédiatement sa rencontre avec Courfeyrac, que le manuscrit définitif remplace par Bossuet. Nous ne reproduirons de cette note que les passages non biffés, qui ont été très modifiés dans le texte adopté :

Courfeyrac sur la porte. Voit un cabriolet passer sur la place au pas et comme indécis. Tiens ! pourquoi ce cabriolet va-t-il au pas. ? Il y regarde et croit y reconnaître un visage.

— Monsieur ?

— Plaît-il ?

— N’est-ce pas vous qu’on appelle Marius Pontmcrcy ?

— Oui.

— Eh bien, je suis du même cours que vous. Il y a trois jours on a fait l’appel.