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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome VI.djvu/332

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LE MANUSCRIT DES MISÉRABLES.

Cette dernière faute, dit Victor Hugo, paix pour paire, reparaît. Je l’avais déjà corrigée sur la 1re épreuve. Pourtant je donne le bon à tirer, en recommandant extrêmement la correction.


Pour gagner quelques lignes et donner à la page finissant le chapitre viii assez d’importance, les correcteurs n’avaient rien trouvé de mieux que d’indiquer deux alinéas dans le récit résumant la situation de Fantine :


Ici encore on a marqué deux alinéas qui ne sont pas dans le texte. Je le regrette et il m’est impossible d’y consentir. Une imperfection typographique (trois lignes seulement au haut d’une page) n’est rien à côté d’un contresens littéraire. À partir de : Fantine jeta son miroir par la fenêtre, jusqu’à : cent sous par jour, il y a, en bloc et sans reprendre haleine, tout un résumé de la situation désespérée de Fantine. Ce résumé ne peut se scinder. Il faut absolument qu’il se déroule sans s’interrompre de la première ligne à la dernière. C’est là ce qui donne au mot : vendons le reste, toute sa force. Il faut donc supprimer ces alinéas et rétablir le texte comme je l’avais indiqué, pages pleines. Ceci entraînant un remaniement et pouvant amener des fautes typographiques, je suis, à mon très grand regret, obligé de demander une 3e épreuve.

V. H.

En travers d’une page nous relevons deux variantes dans les titres des livres de la deuxième partie : Cosette.


V. Meute muette, rude chasse.

VIII. Jean Valjean a une idée de Charles Quint.


Lacroix, voulant publier la première partie en trois volumes et trouvant le tome I trop fort, demande à Victor Hugo de lui permettre de rejeter le chapitre Petit-Gervais, qui devait terminer le premier volume, au début du volume suivant. Immédiatement Victor Hugo répond :


Rejet d’un chapitre d’un livre à un volume suivant. Il faut éviter cela le plus possible. L’édition serait fort défigurée par là. Quant à Petit-Gervais, c’est absolument impossible. Ce chapitre est une conclusion. Du reste tout ce que vous m’écrivez à ce sujet vient en aide à ma lettre d’hier. Faites deux volumes.

Toutes ces dernières épreuves-ci sont beaucoup moins corrigées que les premières ; elles sont surchargées de fautes de toutes sortes, et me prennent beaucoup de temps. Il faudrait ne m’envoyer les épreuves qu’après y avoir épuisé toutes les corrections possibles. Les premières étaient en ce genre des modèles.

Observation générale. — Toutes les fois qu’il y a une virgule avant un et, le correcteur ôte la virgule. Or, la virgule doit souvent être placée avant une conjonction ; cela dépend du sens. Suivez scrupuleusement ma ponctuation.


Dans la lettre suivante, 5 février, Victor Hugo est force de revenir encore sur cette question :


Il ne faut ni supprimer mes alinéas ni en indiquer d’autres, cela peut entraîner de secondes épreuves.