Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/199

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Si j’osais me nommer, mon père et mon seigneur.
Je n’ai, moi, de souci que pour votre bonheur,
Vos jours, votre santé...

CROMWELL, qui n’a pas cessé de le regarder fixement.
Mon fils, comment se porte
Le roi Charles Stuart ?
RICHARD CROMWELL, atterré.
Mylord !...

CROMWELL.
Faites en sorte

Une autre fois, de mieux choisir vos commensaux,
Monsieur !

RICHARD CROMWELL.
Mylord, dût-on me couper en morceaux.
Je veux être plus vil que le pavé des rues.

Si...

CROMWELL, l’interrompant.
Boit-on de bon vin, taverne des Trois-Grues ?

RICHARD CROMWELL, à part.
Ah ! l’espion damné d’avance avait tout dit !
Haut.
Je vous jure, mylord...
CROMWELL.
Vous semblez interdit.
Est-ce un mal qu’assembler, étant d’humeur badine.

Quelques amis autour d’un broc de muscadine ?
Vous le buviez, mon fils, sans doute à ma santé ?

RICHARD CROMWELL, à part.
C’est cela ! toast maudit qu’à Charles j’ai porté !
Haut.
Mylord, ce rendez-vous, sur mon nom, sur mon âme.

Était fort innocent...