Je vous rends mille grâces, monsieur le guichetier.
Je vous rends mille grâces, monsieur le guichetier. — Voilà un jeune gentilhomme qui a son chemin à faire. Tiens ! pourquoi n’a-t-il qu’un gant ? (Revenant à Gilbert et à Jane.) — Attention ! puisque vous êtes venus pour voir, regardez. Les gens de la cour arrivent. La reine ne tardera pas.
Je t’aime, mon Gilbert !
Jane ! Jane ! ô mon Dieu ! je suis jaloux, je suis fou. Voici les beaux jeunes seigneurs chamarrés d’or qui vont venir. Je songerai à tout moment que tu me compares à eux dans ta pensée, moi le pauvre homme du peuple, gauche et mal vêtu. Par pitié, ne les regarde pas trop.
Soyez donc raisonnable, monsieur. On vous dit qu’on vous aime. On regardera tout le monde, mais on ne verra que vous.
Vous êtes toujours un enfant et toujours un ange !
Il y a en ce moment à la Tour de Londres les trois hommes qui depuis six mois font ce que bon leur semble de cette pauvre vieille Angleterre ; lord Clanbrassil, à qui on coupe la tête aujourd’hui, lord Paget à qui on ne la coupe pas encore (il désigne du doigt un personnage fort entouré sur la galerie supérieure, puis il désigne Simon Renard) et Simon Renard, qui la fait couper aux autres.
Qu’est-ce que c’est que ce Simon Renard ?
Comment ne sais-tu pas cela ? C’est le bras droit de l’Empereur à Londres. La reine doit épouser le prince d’Espagne, dont Simon Renard est le légat près d’elle. La reine le hait, ce Simon Renard, mais elle le craint, et ne peut rien contre lui. Il a déjà détruit deux ou trois favoris. C’est son instinct, de détruire les favoris. Il nettoie le palais de temps en temps. Un homme subtil et très malicieux qui sait tout