Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/39

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L’HOMME.

Je sais votre nom. À Naples on vous appelait signor Fabiani ; à Madrid, don Faviano ; à Londres on vous appelle lord Fabiano Fabiani, comte de Clanbrassil.

FABIANI.

Que le diable t’emporte !

L’HOMME.

Que Dieu vous garde !

FABIANI.

Je te ferai bâtonner. Je ne veux pas qu’on sache mon nom quand je vais devant moi la nuit.

L’HOMME.

Surtout quand vous allez où vous allez.

FABIANI.

Que veux-tu dire ?

L’HOMME.

Si la reine le savait !

FABIANI.

Je ne vais nulle part.

L’HOMME.

Si, mylord ! vous allez chez la belle Jane, la fiancée de Gilbert le ciseleur.

FABIANI, à part.

Diable ! voilà un homme dangereux.

L’HOMME.

Voulez-vous que je vous en dise davantage ? vous avez séduit cette fille, et depuis un mois elle vous a reçu deux fois chez elle la nuit. C’est aujourd’hui la troisième. La belle vous attend.

FABIANI.

Tais-toi ! tais-toi ! Veux-tu de l’argent pour te taire ? combien veux-tu ?

L’HOMME.

Nous verrons cela tout à l’heure. Maintenant, mylord, voulez-vous que je vous dise pourquoi vous avez séduit cette fille ?

FABIANI.

Pardieu ! parce que j’en étais amoureux.