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NOTES.

NOTE II.

VICTOR HUGO À BORDEAUX.
(Extrait de la Gironde, 16 février 1871.)

À l’issue de la séance, des groupes nombreux stationnaient autour du palais de l’Assemblée, qui était protégé par un cordon de garde nationale. Chaque député, à sa sortie, a été accueilli par le cri de : Vive la république !

Les acclamations ont redoublé lorsque Victor Hugo, qui avait assisté à la séance, est arrivé à son tour sur le grand perron. À partir de ce moment, les vivats en l’honneur du grand poëte des Châtiments ont alterné avec les vivats en l’honneur de la république.

Cette ovation, à laquelle la garde nationale elle-même a pris part, s’est prolongée sur tout le passage de Victor Hugo, qui, du geste et du regard, répondait aux acclamations de la foule.

NOTE III.

DÉMISSION DE VICTOR HUGO.

Nous reproduisons, en les atténuant, les appréciations des principaux écrivains politiques présents à Bordeaux, sur la séance où Victor Hugo a dû donner sa démission.

Bordeaux, 8 mars (5 heures 1/2).

À la dernière minute, quelques mots en hâte sur l’événement qui met l’Assemblée et la ville en rumeur.

Victor Hugo vient de donner sa démission.

Voici comment et pourquoi.

La vérification des pouvoirs en était arrivée aux élections de l’Algérie. La nomination de Gambetta à Oran et celle de M. Mocquard à Constantine venaient d’être validées.

Pour l’élection de Garibaldi à Oran, le rapporteur proposait l’annulation, attendu que « Garibaldi n’est pas français ».

Applaudissements violents à droite.

Le président dit : — Je mets l’annulation aux voix. Personne ne demande la parole ?

— Si fait, moi ! dit Victor Hugo.

Profond silence. — Victor Hugo a parlé admirablement, avec une