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NOTES.

Je maintiens contre le gouvernement belge et contre la justice belge toutes mes réserves.

Je fais juge de cette justice-là la conscience publique.

Victor Hugo.
Diekirch, 22 août 1871.

Voici comment s’est terminée la velléité de justice qu’avait eue la justice : un juge d’instruction a mandé M. Kerwyn de Lettenhove, fils du ministre de l’intérieur local, et désigné par toute la presse libérale belge comme un des coupables du 27 mai. Ce M. Kerwyn n’a pu nier qu’il n’eût fait partie de la bande qui avait assiégé la nuit une maison habitée et failli tuer un petit enfant. L’honorable juge, sur cet aveu, lui a demandé s’il voulait nommer ses complices. M. Kerwyn a refusé. Le juge l’a condamné à cent francs d’amende. Fin.

NOTE VI.

La lettre du 26 mai à l’Indépendance belge disait primitivement :

« Johannard et La Cécilia… font fusiller un enfant… »

Ce fait est inexact, comme le prouve la lettre suivante du général La Cécilia. Le général La Cécilia, disons-le à son honneur, a été commandant des francs-tireurs de Châteaudun.

À M. VICTOR HUGO.
Genève, 2 août 1871.
Monsieur,

Dans une lettre, désormais historique, que vous ayez adressée à l’Indépendance belge, à la date du 26 mai, j’ai lu, avec une pénible surprise, la phrase suivante :

« Ceux de la Commune, Johannard et La Cécilia, qui font fusiller un enfant de quinze ans, sont des criminels… »

Par suite de quelle erreur fatale votre voix illustre et vénérée s’élevait-elle pour m’accuser d’une lâcheté aussi odieuse ? C’est ce qu’il