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DEPUIS L’EXIL. — PARIS.
PROGRAMME
première partie
Notre Souscription 
 M. Jules Claretie.
Les Volontaires de l’An II 
 M. Taillade.
À ceux qui dorment 
 Mlle Duguéret.
Hymne des Transportés 
 M. Lafontaine.
La Caravane 
 Mlle Lia Félix.
Souvenir de la nuit du 4 
 M. Frédérick-Lemaître.
deuxieme partie
L’Expiation 
 M. Berton.
Stella 
 Mlle Favart.
Chansons 
 M. Coquelin.
Joyeuse Vie 
 Mme Marie-Laurent.
Patria, musique de Beethoven 
 Mme Gueymard-Lauters.

« À la demande de la Société des gens de lettres, M. Raphaël-Félix a donné gratuitement la salle ; tous les artistes dramatiques, ainsi que M. Pasdeloup et son orchestre, ont tenu à honneur de prêter également un concours désintéressé à cette solennité patriotique. »


DISCOURS DE M. JULES CLARETIE.
Citoyennes, citoyens,

À cette heure, la plus grave et la plus terrible de notre histoire, où la patrie est menacée jusque dans son cœur, Paris, — tout homme ressent l’âpre désir de servir un pays qu’on aime d’autant plus qu’il est plus menacé et plus meurtri.

La Société des gens de lettres, voyant avec douleur la grande patrie de la pensée, la patrie de Rabelais, la patrie de Pascal, la patrie de Diderot, la patrie de Voltaire, abaissée et écrasée sous la botte d’un uhlan, a voulu, non seulement par chacun de ses membres, mais en corps, affirmer son patriotisme, et, puisque le canon dénoue aujourd’hui les batailles, puisque le courage est peu de chose quand il n’a pas d’artillerie, la Société des gens de lettres a voulu offrir un canon à la patrie.