Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/169

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les vêtements couleur deuil et le bâton de fer du wapentake.

Deux pétrifications, c’étaient ces deux filles. Elles avaient des attitudes de stalactites.

Govicum, abasourdi, écarquillait sa face dans une fenêtre entre-bâillée.

Le wapentake précédait Gwynplaine de quelques pas sans se retourner et sans le regarder, avec cette tranquillité glaciale que donne la certitude d’être la loi.

Tous deux, dans un silence de sépulcre, franchirent la cour, traversèrent la salle obscure du cabaret et débouchèrent sur la place. Il y avait là quelques passants groupés devant la porte de l’auberge, et le justicier-quorum à la tête d’une escouade de police. Ces curieux, stupéfaits, et sans souffler mot, s’écartèrent et se rangèrent avec la discipline anglaise devant le bâton du constable ; le wapentake prit la direction des petites rues, dites alors Little Strand, qui longeaient la Tamise ; et Gwynplaine, ayant à sa droite et à sa gauche les gens du justicier-quo-