Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/178

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accompagnèrent de loin le cortège qui emmenait Gwynplaine.

Ursus fut du nombre.

Ursus avait été pétrifié autant qu’on a le droit de l’être. Mais Ursus, tant de fois assailli par les surprises de la vie errante et par les méchancetés de l’inattendu, avait, comme un navire de guerre, son branle-bas de combat qui appelle au poste de bataille tout l’équipage, c’est-à-dire toute l’intelligence.

Il se dépêcha de n’être plus pétrifié, et se mit à réfléchir. Il ne s’agit pas d’être ému, il s’agit de faire face.

Faire face à l’incident, c’est le devoir de quiconque n’est pas imbécile.

Ne pas chercher à comprendre, mais agir. Tout de suite, Ursus s’interrogea.

Qu’y avait-il à faire ?

Gwynplaine parti, Ursus se trouvait placé entre deux craintes : la crainte pour Gwynplaine, qui lui disait de suivre ; la crainte pour lui-même, qui lui disait de rester.