Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/190

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La pesante porte revint s’appliquer hermétiquement sur ses chambranles de pierre sans qu’on vît qui l’avait ouverte ni qui la refermait. Il semblait que les verrous rentrassent d’eux-mêmes dans leurs alvéoles. Quelques-uns de ces mécanismes inventés par l’antique intimidation existent encore dans les très vieilles maisons de force. Porte dont on ne voyait pas le portier. Cela faisait ressembler le seuil de la prison au seuil de la tombe.

Ce guichet était la porte basse de la geôle de Southwark.

Rien dans cet édifice vermoulu et revêche ne démentait la mine discourtoise propre à une prison.

Un temple païen, construit par les vieux Cattieuchlans pour les Mogons, qui sont d’anciens dieux anglais, devenu palais pour Ethelulfe et forteresse pour saint Édouard, puis élevé à la dignité de prison en 1199 par Jean sans Terre, c’était là la geôle de Southwark. Cette geôle, d’abord traversée par une rue, comme Chenon-