Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/206

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lumière avec les ténèbres, donnant d’un côté sur le fourmillement terrestre, et de l’autre sur le monde mort, et que maintenant toutes les choses qu’éclaire le soleil étaient derrière lui, qu’il avait franchi la frontière de ce qui est la vie, et qu’il était dehors. Ce fut un profond serrement de cœur. Qu’allait-on faire de lui ? Qu’est-ce que tout cela voulait dire ?

Où était-il ?

Il ne voyait rien autour de lui ; il se trouvait dans du noir. La porte en se fermant l’avait fait momentanément aveugle. Le vasistas était fermé comme la porte. Pas de soupirail, pas de lanterne. C’était une précaution des vieux temps. Il était défendu d’éclairer l’abord intérieur des geôles, afin que les nouveaux venus ne pussent faire aucune remarque.

Gwynplaine étendit les mains et toucha le mur à sa droite et à sa gauche ; il était dans un couloir. Peu à peu, ce jour de cave qui suinte on ne sait d’où et qui flotte dans les lieux obscurs, et auquel s’ajuste la dilatation des pu-