Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/270

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de cachot qu’on ne change de cercueil. Hardquanonne était encore dans le donjon de Chatham. On n’eut qu’à mettre la main dessus. On le transféra de Chatham à Londres. En même temps on s’informait en Suisse. Les faits furent reconnus exacts. On leva, dans les greffes locaux, à Vevey, à Lausanne, l’acte de mariage de lord Linnæus en exil, l’acte de naissance de l’enfant, les actes de décès du père et de la mère, et l’on en eut « pour servir ce que de besoin » de doubles expéditions, dûment certifiées. Tout cela s’exécuta dans le plus sévère secret, avec ce qu’on appelait alors la promptitude royale, et avec le « silence de taupe » recommandé et pratiqué par Bacon, et plus tard érigé en loi par Blackstone, pour les affaires de chancellerie et d’état, et pour les choses qualifiées sénatoriales.

Le jussu regis et la signature Jefferies furent vérifiés. Pour qui a étudié pathologiquement les cas de caprice dits « bon plaisir », ce jussu regis est tout simple. Pourquoi Jacques II, qui, ce semble, eût dû cacher de tels actes, en laissait-