Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/286

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Tout s’offrait ; tout était comme préparé. Les tronçons de l’aventure qui allait satisfaire sa haine étaient d’avance épars à sa portée. Il n’y avait qu’à les rapprocher et à faire les soudures. Ajustage amusant à exécuter. Ciselure.

Gwynplaine ! il connaissait ce nom. Masca ridens ! Comme tout le monde, il avait été voir l’Homme qui Rit. Il avait lu l’enseigne-écriteau accrochée à l’inn Tadcaster ainsi qu’on lit une affiche de spectacle qui attire la foule ; il l’avait remarquée ; il se la rappela sur-le-champ dans les moindres détails, quitte d’ailleurs à vérifier ensuite ; cette affiche, dans l’évocation électrique qui se fit en lui, reparut devant son œil profond et vint se placer à côté du parchemin des naufragés, comme la réponse à côté de la question, comme le mot à côté de l’énigme, et ces lignes : « Ici l’on voit Gwynplaine abandonné à l’âge de dix ans, la nuit du 29 janvier 1690, au bord de la mer, à Portland », prirent brusquement sous son regard un resplendissement d’apocalypse. Il eut cette vision :