Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/29

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comme volonté de faire aux autres du mal qui est pour soi du bien, vous êtes particuliers et surprenants. Le moment approche où il y aura sur la terre deux écriteaux ; sur l’un on lira : Côté des hommes ; sur l’autre on lira : Côté des anglais. Je constate ceci à votre gloire, moi qui ne suis ni anglais, ni homme, ayant l’honneur d’être un docteur. Cela va ensemble. Gentlemen, j’enseigne. Quoi ? Deux espèces de choses : celles que je sais et celles que j’ignore. Je vends des drogues et je donne des idées. Approchez, et écoutez. La science vous y convie. Ouvrez votre oreille ; si elle est petite, elle tiendra peu de vérité. Si elle est grande, beaucoup de stupidité y entrera. Donc, attention. J’enseigne la Pseudodoxia Epidemica. J’ai un camarade qui fait rire, moi je fais penser. Nous habitons la même boîte, le rire étant d’aussi bonne famille que le savoir. Quand on demandait à Démocrite : Comment savez-vous ? Il répondait : Je ris. Et moi, si l’on me demande : Pourquoi riez-vous ? je répondrai :