Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partagez sans doute, pauvres gens du peuple, et dont je désire vous dégager. Dioscoride croyait qu’il y avait un dieu dans la jusquiame, Chrysippa dans le cynopaste, Josèphe dans la racine bauras, Homère dans la plante moly. Tous se trompaient. Ce qui est dans ces herbes, ce n’est pas un dieu, c’est un démon. Je l’ai vérifié. Il n’est pas vrai que le serpent qui tenta Ève eût, comme Cadmus, une face humaine. Garcias de Horto, Cadamosto et Jean Hugo, archevêque de Trèves, nient qu’il suffise de scier un arbre pour prendre un éléphant. J’incline à leur avis. Citoyens, les efforts de Lucifer sont la cause des fausses opinions. Sous le règne d’un tel prince, il doit paraître des météores d’erreur et de perdition. Peuple, Claudius Pulcher ne mourut pas parce que les poulets refusèrent de sortir du poulailler ; la vérité est que Lucifer, ayant prévu la mort de Claudius Pulcher, prit soin d’empêcher ces animaux de manger. Que Belzébuth ait donné à l’empereur Vespasien la vertu de redresser les boiteux et de rendre la vue aux