Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/43

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Les représentations avaient commencé.

Tout de suite, la foule vint.

Mais le compartiment pour la noblesse resta vide.

À cela près, le succès fut tel que de mémoire de saltimbanque on n’en avait pas vu de pareil. Tout Southwark accourut en cohue admirer l’Homme qui Rit.

Les baladins et bateleurs de Tarrinzeau-field furent effarés de Gwynplaine. Un épervier s’abattant dans une cage de chardonnerets et leur becquetant leur mangeoire, tel fut l’effet. Gwynplaine leur dévora leur public.

Outre le menu peuple des avaleurs de sabres et des grimaciers, il y avait sur le bowling-green de vrais spectacles. Il y avait un circus à femmes retentissant du matin au soir d’une sonnerie magnifique de toutes sortes d’instruments, psaltérions, tambours, rubèbes, micamons, timbres, chalumelles, dulcaynes, gingues, chevrettes, cornemuses, cornets d’Allemagne, eschaqueils d’Angleterre, pipes, fistules, flajos et flageolets.