Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/86

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— J’ignorais ce détail, murmura Ursus. Je vous remercie de me renseigner. On ne connaît pas toutes les beautés de la législation.

— Prenez garde à vous.

— Religieusement, dit Ursus.

— Nous savons ce que vous faites.

— Moi, pensa Ursus, je ne le sais pas toujours.

— Nous pouvons vous envoyer en prison.

— Je l’entrevois, messeigneurs.

— Vous ne pouvez nier vos contraventions et vos empiétements.

— Ma philosophie demande pardon.

— On vous attribue des audaces.

— On a énormément tort.

— On dit que vous guérissez les malades !

— Je suis victime des calomnies.

La triple paire de sourcils horrifiques braquée sur Ursus se fronça ; les trois savantes faces se rapprochèrent et chuchotèrent. Ursus eut la vision d’un vague bonnet d’âne s’esquissant au-dessus de ces trois têtes autorisées, le bougon-