Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/93

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femme. Elle était grande et forte, et se montrait magnifiquement le plus nue qu’elle pouvait. Elle portait de volumineux pendants d’oreilles en perles où étaient mêlés ces bijoux bizarres dits clefs d’Angleterre. Sa robe de dessus était de mousseline de Siam brodée en or passé, grand luxe, car telle de ces robes de mousseline valait alors six cents écus. Une large agrafe de diamants fermait sa chemise, qu’on voyait à fleur de gorge, mode lascive du temps, et qui était de cette toile de Frise dont Anne d’Autriche avait des draps si fins qu’ils passaient à travers une bague. Cette femme avait comme une cuirasse de rubis, quelques-uns cabochons, et des pierreries cousues partout à son corps de jupe. De plus, les deux sourcils noircis à l’encre de Chine, et les bras, les coudes, les épaules, le menton, le dessous des narines, le dessus des paupières, le lambeau des oreilles, la paume des mains, le bout des doigts, touchés avec le fard et ayant on ne sait quelle pointe rouge et provocante. Et sur tout cela une implacable