Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/124

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mençait. Qu’était-ce que tous ces éclairs, s’abattant sur sa tête sans relâche, et enfin, foudroiement suprême, lui jetant, à lui, homme frissonnant, une déesse endormie ? Qu’était-ce que toutes ces ouvertures de ciel successives d’où finissait par sortir, désirable et redoutable, son rêve ? Qu’était-ce que ces complaisances du tentateur inconnu lui apportant, l’une après l’autre, ses aspirations vagues, ses velléités confuses, jusqu’à ses mauvaises pensées devenues chair vivante, et l’accablant sous une enivrante série de réalités tirées de l’impossible ? Y avait-il conspiration de toute l’ombre contre lui, misérable, et qu’allait-il devenir avec tous ces sourires de la fortune sinistre autour de lui ? Qu’était-ce que ce vertige arrangé exprès ? Cette femme ! là ! pourquoi ? comment ? nulle explication. Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? Était-il fait pair d’Angleterre exprès pour cette duchesse ? Qui les amenait ainsi l’un à l’autre ? qui était dupe ? qui était victime ? De qui abusait-on la bonne foi ? était-ce Dieu qu’on trompait ? Toutes ces choses, il ne