Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/155

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Et, laissant de côté le parchemin, elle entr’ouvrit le vélin.

— C’est de son écriture. C’est de l’écriture de ma sœur. Cela me fatigue. Gwynplaine, je t’ai demandé si tu savais lire. Sais-tu lire ?

Gwynplaine fit de la tête signe que oui.

Elle s’étendit sur le canapé, presque comme une femme couchée, cacha soigneusement ses pieds sous sa robe et ses bras sous ses manches, avec une pudeur bizarre, tout en laissant voir son sein, et, couvrant Gwynplaine d’un regard passionné, elle lui tendit le vélin.

— Eh bien, Gwynplaine, tu es à moi. Commence ton service. Mon bien-aimé, lis-moi ce que m’écrit la reine.

Gwynplaine prit le vélin, il défit le pli, et, d’une voix où il y avait toutes sortes de tremblements, il lut :

« Madame,

« Nous vous envoyons gracieusement la copie ci-jointe d’un procès-verbal, certifié et