Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/327

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La folie de l’anxiété le prit. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Qu’était-il donc arrivé ? Est-ce qu’il n’y avait plus personne ? Est-ce que sa vie se serait écroulée derrière lui ? Qu’est-ce qu’on leur avait fait, à tous ? Ah ! mon Dieu ! Il se rua comme une tempête sur la maison. Il frappa à la porte bâtarde, à la porte cochère, aux fenêtres, aux volets, aux murs, des poings et des pieds, furieux d’effroi et d’angoisse. Il appela Nicless, Govicum, Fibi, Vinos, Ursus, Homo. Toutes les clameurs, tous les bruits, il les jeta sur cette muraille. Par instants il s’interrompait et écoutait, la maison restait muette et morte. Alors, exaspéré, il recommençait. Chocs, frappements, cris, roulements de coups faisant écho partout. On eût dit le tonnerre essayant de réveiller le sépulcre.

À un certain degré d’épouvante, on devient terrible. Qui craint tout, ne craint plus rien. On donne des coups de pied au sphinx. On rudoie l’inconnu. Il renouvela le tumulte sous toutes les formes possibles, s’arrêtant, reprenant,