Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/332

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rien. Il frappa aux échoppes, quoique sachant très bien qu’elles étaient inhabitées. Il cogna à tout ce qui ressemblait à une fenêtre, ou à une porte. Pas une voix ne sortit de cette obscurité. Quelque chose comme la mort était venu là.

La fourmilière avait été écrasée. Visiblement une mesure de police avait été prise. Il y avait eu ce qu’on appellerait de nos jours une razzia. Le Tarrinzeau-field était plus que désert, il était désolé, et l’on y sentait dans tous les recoins le grattement d’une griffe féroce. On avait pour ainsi dire retourné les poches de ce misérable champ de foire, et tout vidé. Gwynplaine, après avoir tout fouillé, quitta le bowling-green, entra dans les rues tortueuses de l’extrémité appelée l’East-point, et se dirigea vers la Tamise.

Il franchit quelques zigzags de ce réseau de ruelles où il n’y avait que des murs et des haies, puis il sentit dans l’air le frais de l’eau, il entendit le glissement sourd du fleuve, et brusquement il se trouva devant un parapet. C’était le parapet de l’Effroc-stone.