Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/49

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liers à travers lesquels passent leurs orteils en profitent pour poser leurs pieds sur les épaules des spectateurs qui sont devant eux, ce qui expose les dames à faire la remarque que les semelles se crèvent toujours au point où est la tête des os métatarsiens. Montrez un peu moins vos pieds, et montrez un peu plus vos mains. J’aperçois d’ici des fripons qui plongent leurs griffes ingénieuses dans les goussets de leurs voisins imbéciles. Chers pick-pockets, de la pudeur. Boxez le prochain, si vous voulez, ne le dévalisez pas. Vous fâcherez moins les gens en leur pochant un œil qu’en leur chipant un sou. Endommagez les nez, soit. Le bourgeois tient à son argent plus qu’à sa beauté. Du reste, agréez mes sympathies. Je n’ai point le pédantisme de blâmer les filous. Le mal existe. Chacun l’endure, et chacun le fait. Nul n’est exempt de la vermine de ses péchés. Je ne parle que de celle-là. N’avons-nous pas tous nos démangeaisons ? Dieu se gratte l’endroit du diable. Moi-même j’ai fait des fautes. Plaudite, cives.