Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/51

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la joue en fleur d’un adolescent. Sont-ils adoucis ? J’en doute. Qu’attendre d’un peuple qui mange si extraordinairement, et qui se bourre de tabac, au point qu’en ce pays les gens de lettres eux-mêmes composent souvent leurs ouvrages avec une pipe à la bouche ! C’est égal, jouons la pièce.

On entendit glisser sur leur tringle les anneaux de la triveline. Le tambourinage des bréhaignes cessa. Ursus décrocha sa chiffonie, exécuta son prélude, dit à demi-voix : hein ! Gwynplaine, comme c’est mystérieux ! puis se bouscula avec le loup.

Cependant, en même temps que la chiffonie, il avait ôté du clou une perruque très bourrue qu’il avait, et il l’avait jetée sur le plancher dans un coin à sa portée.

La représentation de Chaos vaincu eut lieu presque comme à l’ordinaire, moins les effets de lumière bleue et les féeries d’éclairage. Le loup jouait de bonne foi. Au moment voulu, Dea fit son apparition et de sa voix tremblante et divine