Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/95

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— Vous, dit le justicier.

On ne discute pas avec un coup d’épée qui vous perce de part en part. Maître Nicless s’affaissa sur n’importe quoi, sur une table, sur un banc, sur ce qui se trouva là, atterré.

Le justicier haussa la voix, tellement que, s’il y avait des gens sur la place, ils pouvaient l’entendre.

— Maître Nicless Plumptre, tavernier de cette taverne, ceci est le dernier point à régler. Ce baladin et ce loup sont des vagabonds. Ils sont chassés. Mais le plus coupable, c’est vous. C’est chez vous, et de votre consentement, que la loi a été violée, et vous, homme patenté, investi d’une responsabilité publique, vous avez installé le scandale dans votre maison. Maître Nicless, votre licence vous est retirée, vous payerez l’amende, et vous irez en prison.

Les gens de police entourèrent le tavernier.

Le justicier continua, désignant Govicum :

— Ce garçon, votre complice, est saisi.

Le poignet d’un exempt s’abattit sur le collet