Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/183

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Modelait vaguement des aspects merveilleux, Faisait sortir l’essaim des êtres fabuleux Tantôt des bois, tantôt des mers, tantôt des nues, Et proposait à Dieu des formes inconnues Que le temps, moissonneur pensif, plus tard changea ; On sentait sourdre, et vivre, et végéter déjà Tous les arbres futurs, pins, érables, yeuses, Dans des verdissements de feuilles monstrueuses ; Une sorte de vie excessive gonflait La mamelle du monde au mystérieux lait ; Tout semblait presque hors de la mesure éclore ; Comme si la nature, en étant proche encore, Eût pris, pour ses essais sur la terre et les eaux,