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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/27

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Le sophi devant qui flottent sept étendards ;
Il règne ; et le morceau qu’il coupe de la terre
S’agrandit chaque jour sous son noir cimeterre ;
Il foule les cités, les achète, les vend,
Les dévore ; à qui sont les hommes, Dieu vivant ?
À lui, comme la paille est au bœuf dans l’étable.



Cependant, il s’ennuie. Il est seul à sa table,
Le trône ne pouvant avoir de conviés ;
Grandeur, bonheur, les biens par la foule enviés,
L’alcôve où l’on s’endort, le sceptre où l’on s’appuie,
Il a tout ; c’est pourquoi ce tout-puissant s’ennuie ;
Ivre, il est triste.

Il vient d’épuiser les plaisirs ;
Il a donné son pied à baiser aux vizirs ;
Sa musique a joué les fanfares connues ;