Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/171

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La nuit mes yeux joyeux font peur au loup hagard.
Je ressemble à celui qui trouve une émeraude.
Ma fierté fond sous son regard
Comme la neige sous l’eau chaude.

Son cou se passe de colliers ;
La sagesse à la grâce en ses discours se mêle
Comme le ramier vole auprès de sa femelle ;
Les séraphins lui font des signes familiers ;
Cette vierge, ô David, ô roi rempli de gloire,
Ressemble à votre tour d’ivoire
Où pendent mille boucliers.

Femmes, croyez-vous qu’elle sorte ?
Elle reste au logis et tourne son fuseau.
Et je l’appelle… mais je suis aimé, qu’importe !
Je bondis comme un faon des monts Nabujesso,
Comme si je planais dans l’air qui me réclame,
Et comme si j’avais une âme
Faite avec des plumes d’oiseau.

Venez voir quelqu’un de superbe !
Venez voir l’amant, fier comme un palmier dans l’herbe,
Beau comme l’aloès en fleur au mois d’élul !
Venez voir l’amoureux qui vaincrait les colosses !
Venez voir le grand roi Saül
Avec sa couronne de noces !